« Une étude, menée avec le soutien du Fonds national suisse de recherche, portant sur un collectif de 352 délinquants sexuels condamnés dans le canton de Vaud entre 1975 et 1993, nous a permis de mettre en évidence des taux de récidive pour le moins alarmants.
En effet, parmi les 189 agresseurs suisses de notre étude, 42% avaient commis des délits sexuels avant le délit considéré dans notre étude et 19% ont à nouveau été condamnés par la suite pour un délit sexuel (commis dans un autre canton).
Globalement
58% des sujets agresseurs d’adultes et agresseurs d’enfants se sont rendus coupables d’un autre délit sexuel suivi de condamnation, au moins une fois avant ou après le délit considéré, et ce sur une période d’étude de vingt-trois ans (de 1975 à 1998) pendant laquelle toutes les données ont été recueillies. »
https://www.revmed.ch/RMS/2001/RMS-2339/21274
Cet article de revue médicale m’a scotchée! enfin, une étude qui porte sur une période de quasi 20 ans, et énonce des chiffres beaucoup moins optimistes qu’en France!
« En étudiant les taux de récidive mentionnés dans huit études, Finkelhor et coll.6 notent que le taux de récidive, tous types de délits confondus, est de 36%.
Le pourcentage de récidives des seuls délits sexuels varie, par contre, considérablement en fonction des études, allant de 6% à 35%, si l’on fait une moyenne des études considérées le taux correspond à environ 20%.
Fait intéressant, trois quarts des récidives sexuelles sont du même type que la première infraction commise. »
Donc, 20% de récidive, et le législateur est éthiquement favorable à faire sortir ces délinquants, alors même qu’un sur 5 récidivera?!
« Ainsi parmi les délinquants sexuels, les exhibitionnistes connaissent le taux de récidive le plus élevé, entre 19 et 41% (Langevin cité par Aubut et coll.12).
A l’inverse, on peut aussi globalement estimer que, plus il existe un lien de proximité entre l’agresseur et sa victime, plus le risque de récidive est faible, du moins quand le délit est reconnu et condamné.
Ainsi les délits incestueux connaissent le moins de récidive. Ce que confirme Proulx (cité dans Aubut,12) qui note que les agresseurs d’enfants extra-familiaux ont des taux de récidive plus élevés que les pères incestueux.6«
Donc je vous laisse établir vos propres conclusions dans l affaire EB.
« Notre étude s’apparente à cette deuxième approche et porte sur une période de vingt-trois ans, ce qui apparaît corrélé avec le taux élevé de récidives que nous avons constatées.
En effet, de manière générale, on constate que plus la durée considérée est longue, plus les taux de récidive augmentent :13
I Hagan et Gust-Brey14 notent à partir de l’étude de plus de 250 cas que le risque de «récidive générale» continue à augmenter durant une période allant de cinq à dix ans après la libération.
I Hanson, Steffy et Gauthier15 indiquent que, sur un total de 197 agresseurs sexuels d’enfants libérés entre 1958 et 1974, 8% des sujets avaient commis un nouveau délit sexuel dans les cinq ans suivant leur libération, 16% dans les dix ans, et 42% qui ont commis de nouveaux délits sexuels ou violents pendant les dix-neuf ans suivant la libération. »
« Dès 1957, Radzinowicz (cité par Doren,17) avait déjà montré que les sujets, condamnés antérieurement pour un délit sexuel ou pour un autre délit, avaient un risque de récidive plus élevé. De même, Marshall et coll.26 notent que le taux d’incidence de la récidive est moins élevé chez les délinquants sexuels primaires, puisqu’il se situe entre 10% et 21%, contre 33% et 71% pour les délinquants sexuels récidivistes.
Ce constat qui apparaîtra de l’ordre de l’évidence, l’est beaucoup moins en clinique lorsque l’on est confronté à des patients qui tiennent des discours insistant sur la «compréhension» de leur acte, sur leur volonté de ne pas recommencer alors que les mécanismes psychiques reposant sur l’emprise, le clivage et le déni restent prévalents.
La réalité d’une trajectoire criminelle est un bon facteur permettant d’intégrer la réalité du risque dans l’organisation que le délinquant fera de sa vie future. »
Que dire donc d’Emmanuel BOSSHARTH qui confiait à mes fils avant de les violer selon leurs déclarations jugées parfaitement cohérentes par la psy expert, qu’il se masturbait déjà devant mon ainé quand ce dernier avait 4 ans, qu’il se masturbait dans les SPA des hotels qu’il fréquentait en présence d’autres baigneurs à leur insu.
Emmanuel BOSSHARTH présumé innocent ? Oui, encore et toujours, mais durant combien de temps ?
Ma foi, selon les déclarations que contiennent le lourd dossier d’instruction, exhibitionniste semble être une pratique que la police a discutée, mais attendons l expertise psy du mis en examen, afin de ne pas troubler la marche de la justice.
Pour la suite de ces analyses spécialisées :
« Par exemple, l’absence de remords ou la tendance à blâmer les victimes justifiant une certaine tolérance dans le discours vis-à-vis de la délinquance sexuelle sont des facteurs inquiétants.
Dans le même ordre d’idée, la manière dont les délinquants vont réagir au stress ou à la colère peut contribuer à renforcer l’impulsivité et l’émergence de fantaisies sexuelles déviantes.
Emergence qui vient en écho avec le sentiment souvent exprimé par ces délinquants d’être habités par une vie sexuelle plus intense que la moyenne, celle-ci restant au centre de leurs préoccupations.
Ces délinquants à haut risque, tout en soutenant être capable du contrôle d’eux-mêmes leur permettant de ne pas récidiver, se disent incapables de renoncer à cette hypersexualité qui semble aspirer toute leur vie psychique et se mettent ainsi en équilibre instable. »
Emmanuel BOSSHARTH, qui a nié ses crimes présumés pendant ses deux gardes à vue, me semble appartenir à cette catégorie de personnage singulier qui ne montrera guère de remords devant la cour d’assises, s il était jugé coupable de ce pour quoi mes fils l accusent, evidemment ! (ça vous va dit comme ça Me GRANDSERRE ?)
Enfin, la conclusion de cet article n’aide pas à l’optimisme quant aux thérapies s’attaquant à ce cancer qu’est la pédocriminalité!
« Faute du cadre soutenant l’incitation thérapeutique ces patients, pris entre la peur de la confrontation à eux-mêmes et le refus du renoncement à leur déviance, abandonnent rapidement le traitement et retournent dans leur isolement affectif avec tout ce que cela peut comporter comme risque.
Malheureusement, trop peu de structures médicales ou sociales sont actuellement capables du travail de coordination et de suivi que de telles problématiques imposent. »